La réouverture en juin 2018, du musée de la Vie romantique a été l’occasion de découvrir dans les collections permanentes, l’installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman », autour d’un ensemble d’œuvres (tirages argentiques, dessins et objets de petits formats), véritables mises en lumière et en perspective de la vie intime de l’écrivain George Sand, par des jeux de correspondances et de déambulations.
« Le rêve est une seconde vie ». Ainsi commence Aurélia de Gérard de Nerval et c’est sous cet adage que se construit ce projet. Ce projet ne sera qu’une suite de rêves. Le spectateur déambulera dans l’espace du musée de la Vie romantique comme perdu dans l’espace et le temps. Un personnage féminin hante le lieu, madame Air, tour à tour, George, Rachel, Maria, Pauline, Sophie, Aurore…
madame Air est toutes ces femmes, artistes et muses à la fois. « Petite âme individuelle », la présence (selon Barthes) est liée à la question de l’air. L’air est comme un supplément de vie. Par un jeu de présence/absence, se sont créées de mystérieuses liaisons entre le présent et le passé, l’intérieur et le dehors, Nohant, ma maison natale et l’atelier de la rue Chaptal... En tenant compte de l’architecture et des caractéristiques du lieu, il a été question d’envisager le musée comme le réceptacle de cette rêverie. Entre les images photographiques, les dessins et les objets créés, entre les pièces de la collection, s’installera une sorte de trouble de la perception. L’espace sera comme un territoire sans frontière dans lequel différents médiums se répondront. Ces histoires de vies, pourraient en effet être écrites en caractères mystérieux et indélébiles, dans chaque objet, dans chaque image... L’ensemble s’est composé de lieux, de paysages, de visages, d’objets où chaque ébranlement de l’âme vient affleurer dans l’expression d’une émotion profonde. Il y suffit de prêter l’oreille à la voix des choses et les regarder «jusqu’à l’accord»...
Si le chapitre 1. rendait plus compte de la vie mondaine de l’écrivaine, « Le chap. 2. Laissez verdure… » présenté dans la demeure de George Sand à Nohant-Vic, fut plus métaphorique et a pris la forme d’un théâtre bucolique. Procédant de la même féminité, il s’agissait de montrer l’endroit où l’écriture a éclot. C’était comme retourner dans un terrain sauvage, celui de l’enfance de l’écrivain, fouler ce territoire, ce paysage, ce domaine de la Champagne Berrichonne, c’est parler du paysage comme un lieu d’écriture, comme une distance qui relierait des livres entre eux, des moments de vie. Dans ce Berry, si doux en sa mélancolie, persiste, comme attaché aux lieux mêmes et aux choses, le vivant souvenir de l’écriture de George Sand. Tout ce pays est rempli d’elle ; c’est un chemin abandonné qui ne conduit nulle part : l’herbe y a poussé, verdoyante et haute, au pied des peupliers ébranchés qui montent vers le ciel gris et des chênes taillés sans cesse qui marquent de leurs corps robustes et difformes les limites des champs.
A. L. B.
Vue de l'installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman » au musée de la Vie romantique à Paris, tirages argentiques et dessins
Vue de l'installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman » au musée de la Vie romantique à Paris, tirages argentiques, impression numérique et dessins
Léa, Nogent-sur-Marne, 2018
Vue de l'installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman » au musée de la Vie romantique à Paris, tirages argentiques et dessins, paravent
détail du paravent, dessin à la mine graphite sur tirage argentique
Vue de l'installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman » au musée de la Vie romantique à Paris, tirages argentiques et dessins
Valparaiso, 2015
Vue de l'installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman » au musée de la Vie romantique à Paris, tirages argentiques et dessins
Gargilesse, Table d'écriture de George Sand, 2016
Nohant, Jardin, 2016
Bouton d'or, Fleurs séchées et bronze, 2018
Cerises, 2018, Bronze
Chardon, 2018, Bronze
Atelier de Maurice Sand, 2016
Vue de l'installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman » au musée de la Vie romantique à Paris, tirages argentiques et dessins
Nohant, 2016, Dessin à la mine graphite sur tirage argentique
Rupture, 2018, dentelle aux fuseaux réalisée par Mylène Salvador-Ros en cheveux et fil de soie, Brosse 19ème
Vue de l'installation « madame Air, chap. 1, Je vous envoie un nouveau roman » au musée de la Vie romantique à Paris, tirage argentique
Nohant, Jardin, 2016
Vue de l'installation "madame Air, chap.2, Laissez verdure..." au domaine de George Sand à Nohant-Vic
Herbier de Maurice Sand, 2016
Vue de l'installation "madame Air, chap.2, Laissez verdure..." au domaine de George Sand à Nohant-Vic, tirage argentique, dessin à la mine graphite, herbier en porcelaine...
Nogent-sur-Marne, 2018
Vers la Mare au diable, 2018, tirage argentique et miroir au tain gratté
ers la Mare au diable, tirage argentique et miroir au tain gratté (détail)
ers la Mare au diable, tirage argentique et miroir au tain gratté
Le baiser, porcelaine de Limoge, 2018
Vue de l'installation "madame Air, chap.2, Laissez verdure..." au domaine de George Sand à Nohant-Vic
Vue de l'installation "madame Air, chap.2, Laissez verdure..." au domaine de George Sand à Nohant-Vic, tirage argentique, sculptures porcelaine, bronze et dentelle aux fuseaux...
Vue de l'installation "madame Air, chap.2, Laissez verdure..." au domaine de George Sand à Nohant-Vic, sculptures porcelaine, bronze et dentelle aux fuseaux...
Vue de l'installation "madame Air, chap.2, Laissez verdure..." au domaine de George Sand à Nohant-Vic
Vue de l'installation "madame Air, chap.2, Laissez verdure..." au domaine de George Sand à Nohant-Vic, tirage argentique et sculpture en bronze
Nohant, Boite de Pandore, 2016
Silex de Maurice Sand, Nohant, 2016